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Bliss Stage : l'enfer, c'est les Autres

J’ai eu il y a quelques années l’occasion de jouer au jeu de rôle Bliss Stage. J’avais plutôt apprécié l’expérience, mais le manuel de jeu n’est plus officiellement édité, est devenu assez introuvable en VF, et contient des ajouts exclusifs (absents de l’édition originale dans la langue de Bernie Sanders). Lorsque j’ai enfin pu mettre la main dessus, j’ai naturellement fait de mon mieux pour produire un scan aussi propre que possible avec les moyens du bord :

Le jeu nécessite au moins 2 joueurs, sans maximum intrinsèque (mais il me semble compliqué de dépasser 6 joueurs simultanés). La durée typique d’une campagne est de 4 à 10 séances, chacune durant 2 à 3 heures, mais le système peut s’adapter dans les deux directions.

Le Jeu

Pour en dire quelques mots, le principe de base de Bliss Stage est de jouer des enfants, après un cataclysme existentiel qui mis les adultes hors du tableau. Dans la lignée d’anime mecha comme Evangelion, l’idée principale est de naviguer de traumatisme en traumatisme, en développant la psychologie des personnages plus que l’action, ou au travers de l’action.

Ce cataclysme a été provoqué par les Autres, mais que sont-ils, et quel est leur but ? Ce sera aux joueurs de le découvrir, de co-construire cette vérité au fur et à mesure. En effet, si le manuel fournit des grandes lignes directrices, l’idée est ici de laisser beaucoup de marge de manœuvre pour explorer les thèmes souhaités à la carte. Une seule chose est sûre : le seul moyen de combattre les Autres est de faire appel à des armures Anima, alimentées par la force des sentiments que les personnages de l’histoire entretiennent les uns envers les autres. Lorsque le pilote est blessé en combat, ses relations en souffrent, et inversement.

Si le jeu nécessite un MJ, les rapports sont ici beaucoup plus horizontaux que dans d’autres systèmes plus traditionnels, et tout l’intérêt est de laisser les joueurs mutuellement dérailler l’aventure vers les recoins les plus sombres de la psyché des pilotes. En outre, le seul moyen de progresser dans l’histoire co-construite, de changer le statut quo, c’est ici la mort des pilotes, il ne faut donc pas s’attendre à une quelconque happy end. Au vu de l’aspect brutal du jeu, il est d’autant plus recommandé de clairement établir des limites au préalable.

Petit Guide de l’Apprenti·e Archiviste

Pour conclure ce billet, j’ai envie d’élaborer légèrement sur la démarche que j’ai suivie, à tâtonnements, pour numériser le livre sans matériel et sans l’abîmer.

  • À défaut de scanner, j’ai photographié le livre page par page avec mon téléphone. Idéalement il faut que les conditions d’éclairage etc. soient aussi constantes que possible pour un résultat homogène (et il risque forcément d’y avoir quelques pages ratées à refaire).
  • J’ai utilisé ScanTailor Advanced pour corriger à la main la courbure de chaque page, pour me retrouver avec des rectangles. Cette étape est très fastidieuse mais très importante pour obtenir un résultat propre.
  • À cette étape, j’ai obtenu une image par page, à recadrer pour qu’elle corresponde précisément à la page en question (ScanTailor peut s’en charger aussi, mais seulement une fois la courbure corrigée).
  • J’ai voulu utiliser l’outil de redimensionnement inclus dans PowerToys pour que toutes les images ainsi obtenues fassent précisément la même taille avec le bon ratio (une feuille A5 en 300dpi), mais j’ai du mal régler les paramètres car il y a eu quelques ratés.
  • J’ai ensuite utilisé Photoshop pour faire un léger post-traitement (amélioration de la netteté et de la colorimétrie).
  • Comme ScanTailor produit des images au format TIFF, j’ai ensuite utilisé ImageMagick pour toutes les réunir dans un seul fichier pdf, de presque 2 Go !
  • À cette étape, j’ai fait la bascule vers mon laptop-grille-pain Fedora, et j’ai utilisé Ghostscript pour réduire la taille du pdf à 60 Mo.
  • Enfin, j’ai passé le fichier dans OCRmyPDF pour que le texte soit sélectionnable.

Toute cette aventure m’a pris beaucoup (trop) de temps, une dizaine d’heures sur deux journées environ, et j’aurais clairement pu faire un meilleur travail à chacune de ces étapes tout en perdant moins de temps, mais le résultat est ce qu’il est, et il vaut mieux un pdf que pas de pdf du tout.