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Une analyse cryptozoologique du Pegaclown

Contexte préliminaire

À l’origine, cette chimère a été créée pendant les 23h de la BD 2021, inspirée par la consigne, par l’idée d’une créature ailée sans queue ni tête. Les “mains” de la créature ont été directement reprises d’un sprite de Higurashi, tandis que l’aspect clownesque de son “visage” est inspiré par Psycholonials, et plus précisément emprunté au personnage de Joculine.

Un pegaclown vu de face

Pegaclown vu de “face”

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais la blague a refusé de mourir, et les pegaclowns ont fini par être canonisés en tant qu’espèce à part entière dans mon jeu de rôle S8XY. Nous allons désormais procéder à une analyse in-universe de cette créature.

Je remercie ma collaborateurice avisée ˢʷᵃᵍᵃᶻᵃᵏᶦ pour sa relecture attentive et ses brillantes contributions.

Pegaclowns

Caractéristiques et histoire évolutive

EspèceEquus hilaritas
Hauteur160cm (corps), 220cm (ailes déployées)
Largeur120cm (corps), 380cm (ailes déployées)
Vitesse60 km/h (croisière), 120 km/h (sprint)
Poids400kg
Longévité60 ans
Un pegaclown monté par Michel Vaillant, le célèbre détective.

Pegaclown monté par un humain, à l’échelle

Le pegaclown (Equus hilaritas) est un grand ovipare omnivore.

Bien que la classification arborescente des espèces soit tombée en obsolescence depuis l’avènement de la science ectobiologique, on l’associe le plus souvent à la famille des Équidés, avec qui il partage la plus forte similarité génétique. Outre les pegacornes ayant probablement servi de plan de base, on retrouve chez le pegaclown des similarités génétiques localisées avec certaines espèces de crabes, de singes et de clowns.

À l’état naturel, les pegaclowns vivent en petits groupes, appelés cirques, généralement sous la conduite d’un membre âgé, le loyal, reconnaissable par l’excroissance noire sur son dos semblable à un haut-de-forme. Lors des périodes de migrations saisonnières bi-annuelles, les cirques se retrouvent pour former un festival, produisant une cacophonie assez unique dans les plaines méridionales.

Entre les migrations, les femelles, nommées joculines1, pondent parfois un œuf, sur lequel veillera le cirque entier jusqu’à son éclosion quatre mois plus tard, généralement quelques semaines avant la prochaine migration. Les jeunes pegaclowns, appelés paillassons, voient leurs premiers mois de vie s’accompagner d’une croissance particulièrement rapide. Néanmoins, même une fois leur taille adulte atteinte, avant la migration suivante, leur développement est loin d’être terminé, et ce n’est qu’après environ six années d’apprentissage qu’ils atteignent la puberté.

En prenant leur “visage” comme référentiel avant, les pegaclowns ont une structure asymétrique unique au monde, leur corps étant particulièrement adapté à se déplacer rapidement dans une seule direction latérale. En termes de chiralité, on parle de gauchers lorsque, visage en avant, les pattes “rebours” (par rapport au sens de déplacement) se situent sur la gauche et les “mains” sur la droite ; a contrario, on parle de droitiers lorsque les pattes rebours sont à gauche et les “mains” à droite. Les droitiers représentent une variante minoritaire, avec un ratio de 30% de l’espèce.

Pegaclown très coloré, inspiré du personnage de Mizzlebip dans Psycholonials.

Exemple de pegaclown loyal gaucher

Cette asymétrie les rend prompts à se heurter à des obstacles qu’ils sont incapables de voir, ce qui explique peut-être pourquoi cette espèce reste cantonnée aux vastes plaines. Néanmoins, ainsi disposés, leurs yeux légèrement globuleux peuvent se déplacer indépendamment l’un de l’autre et leur offrir une vision “latérale” à 180° ; un autre détail limitant le risque de collision avec des obstacles est leur faculté d’écholocalisation (plus communément appelée sonar) en poussant des bruits de pouet pouet très audibles, dont l’usage est assez défavorable à la discrétion lors de la chasse. Contrairement aux pegacornes, les ailes des pegaclowns sont vestigiales, et ne leur permettent que de prendre une impulsion sur de courtes distances.

Leurs pattes rebours, semblables à des chaussures de clown, sont faites d’un matériau capable de changer de couleur (à l’instar du poulpe ou du caméléon), et dont les pegaclowns se servent visiblement pour communiquer au sein de leur cirque. Cette faculté n’émerge qu’à la puberté des créatures, avant quoi les pattes sont d’un rouge uniforme, et il est donc théorisé qu’elles jouent un rôle essentiel dans les parades nuptiales de l’espèce. Leurs autres pattes, semblables à celles de primates, les dotent d’une motricité fine permettant par exemple d’utiliser des pierres pour briser la carapace de certaines de leurs proies.

Bien que la reproduction entre les deux chiralités soit possible, les cirques tendent à former un groupe à la chiralité homogène, permettant à ses membres de tourner en rond en se faisant face les uns les autres, notamment lors des parades nuptiales.

Dans la toundra, derrière un nuage de brume rosée, un pegaclown blanc loyal (à l'excroissance en forme de chapeau conique) se dresse tristement.

Pegaclown blanc loyal dans la toundra

L’existence de pegaclowns blancs a été avérée dans les toundra septentrionales. Les témoins auraient entendu des bruits de trompette, en lieu et place du pouet pouet caractéristique du système sonar de l’espèce, mais on ignore pour l’instant s’il s’agit simplement d’une autre race de pegaclowns ou d’une espèce indépendante à part entière.

Domestication

Une spécificité notable de l’espèce, qui explique sa domestication, est la présence permanente de mamelles sur la face “arrière” de tous ses représentants, produisant en permanence du lait dès la puberté, indépendamment de tout cycle reproductif.

Un verre de lait (multicolore) de pegaclown.

Lait de pegaclown

Le “lait” produit est constitué de plusieurs phases aqueuses vivement colorées et non miscibles. Ce lait est régulièrement consommé par d’autres membres du même cirque, mais pas par d’autres pegaclowns lors des festivals, ce qui semble indiquer un aspect social et intime dans cet échange de fluides. À l’état naturel, lorsqu’un cirque est en charge d’un paillasson, les proportions de chacun des fluides dans le lait deviennent particulièrement déséquilibrées, et évoluent presque d’un jour sur l’autre, pour favoriser une croissance rapide du nouveau-né.

Au sud, on observe les schémas migratoires de l'espèce de base qui traversent la région de Johnstown. Sur l'île au nord quasi-inhabitée, on signale la présence de pegaclowns blancs.

Carte des schémas migratoires de l’espèce et de leur intersection avec les principales zones urbaines

Ce lait est particulièrement nutritif pour les humains comme pour les trolls, et est récemment devenu une superfood particulièrement prisée par les bobos urbains. La demande en lait croissante a abouti à une industrie laitière florissante dans les dernières décennies. Les hurlements poussés par les bêtes lors de la traite, semblables à d’intenses crises de fous-rires, ont cependant rendu cette industrie assez peu appréciée de la population générale, et la majorité de la production est en pratique gérée par les kenomis2 dans la région de Johnstown, qui intersecte facilement les migrations, permettant ainsi de renouveler la variabilité génétique au sein des cheptels.

Dans un décor urbain, en arrière-plan, on peut voir un humain à dos de pegaclown, avec une personne sans importance au premier plan.

Présence de pegaclown monté en environnement urbain

Assez marginalement, les pegaclowns sont également utilisés comme animaux de compagnie, comme pourraient l’être les chevaux. Notamment, leurs capacités d’écholocalisation et leur potentiel intellectuel relativement élevé en font un compagnon de choix pour certaines forces de police spécialisées.


  1. Les mâles de l’espèce, a contrario, sont nommés pagliaccis↩︎

  2. Les kenomis forment une espèce humanoïde de créatures à fourrure, à la physiologie fortement affectée par les phases des nombreuses lunes de la planète. Leur compatibilité génétique avec les humains standards laisse à penser qu’on peut raisonnablement les considérer comme une simple extension de l’espèce, les humains standards n’étant au final qu’une race de kenomis parmi d’autres. Ce fait scientifique avéré soulève de fortes résistances politiques, notamment au vu du traitement des kenomis à fourrure comme une classe (voire une caste) inférieure et corvéable à souhaits, effectuant l’essentiel des tâches ingrates dans la région de Johnstown, à l’abri du regard des gens vivant dans les métropoles plus “civilisées”. ↩︎